Aurait-on pu disperser les cendres de David Bowie au Québec ?

Par Monty Sylvestre

David Bowie a demandé à sa famille de disperser ses cendres à Bali, mais s’il avait choisi le Québec, aurait-on pu répondre à sa demande ?

Au Québec, aucune loi n’encadre la façon de disposer des cendres d’une personne décédée. Compte tenu des changements flagrants dans les rites funéraires au Québec, de la diversité de ces rites, il était grand temps que le gouvernement se penche sur la question. Une nouvelle législation est actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale.

Pour le moment, au Québec, rien ne réglemente la disposition des cendres humaines. Cette absence de réglementation amène donc son lot de problème. On laisse une liberté totale aux familles endeuillées de disposer des cendres selon les volontés du défunt. Elles peuvent être mises en terre ou dispersées à un endroit significatif pour la personne décédée. Ou encore rester dans la maison familiale.

Le projet de loi 66 intitulé Loi sur les activités funéraires est actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale. Présenté par le ministre de la Santé et des Services sociaux actuel, Gaétan Barrette, il a franchi les premières étapes.

Ce projet de loi institue donc un nouveau régime juridique applicable aux activités funéraires afin d’assurer la protection de la santé publique et le respect de la dignité des personnes décédées. On y prévoit que les cendres ne pourraient plus être divisées en plusieurs contenants et qu’elles ne pourraient plus être dispersées à un endroit qui ne respecterait pas la dignité de la personne décédée.

C’est au chapitre IV de ce projet de loi intitulé Disposition de cendres humaines que l’on peut lire les articles suivants :

  1. Les cendres humaines ne peuvent être remises par l’entreprise de services funéraires qu’à une seule personne et doivent l’être dans un contenant rigide qui les contient en totalité.
  2. Nul ne peut disperser des cendres humaines à un endroit où elles pourraient constituer une nuisance ou d’une manière qui ne respecte pas la dignité de la personne décédée.
  3. La personne qui inhume des cendres humaines ou qui les disperse doit déclarer à l’entreprise de services funéraires ayant pris en charge le cadavre le lieu où ont été inhumées ou dispersées ces cendres, pour inscription au registre des activités funéraires de cette entreprise.

Le respect et la dignité de la personne décédée seront donc circonscris.

Autre question bien d’actualité : Est-il possible de voyager avec des cendres humaines ?

Il est possible de voyager avec des cendres humaines si celles-ci sont disposées dans une urne devant passer dans un appareil de radioscopie.

Afin de passer ce contrôle, l’urne doit être fabriquée d’un matériel qui permet à l’appareil de radioscopie d’analyser adéquatement son contenu. Les urnes en métal, pierre ou céramique ne sont donc pas recommandées.

Sachez toutefois que les agents de contrôle n’ont pas le droit d’ouvrir une urne.

Selon l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), certains transporteurs aériens interdisent le transport de restes incinérés dans les bagages enregistrés. Il est donc important de s’informer à l’avance des restrictions possibles auprès du transporteur aérien choisi.

Si l’urne ne passe pas le contrôle pré-embarquement des bagages de cabine, la seule autre option possible serait d’envoyer l’urne par la poste, par fret aérien ou par service de messagerie !

Les exigences relatives aux urnes varient selon la destination. L’idéal est de communiquer avec l’ambassade du pays d’arrivée afin de connaître les exigences particulières en matière de transport de restes incinérés.

Alors, aurait-on pu disperser les cendres de David Bowie au Québec ? Il semblerait bien que oui !